Commentaire : Combien faut-il de Palestiniens martyrs ?

Plus les jours, les semaines et les mois passent et plus cette question, nombre de fois posée, revient.

Celle de savoir comment, après 130 jours d’une agression sans pareille dans le monde à l’encontre de la population de Ghaza, aucune instance internationale, ONU et Conseil de sécurité en tête, aucune puissance militaire ou économique mondiale ou régionale, n’a agi avec force ou exercé suffisamment de pression pour amener l’entité sioniste à mettre un terme à son entreprise génocidaire?

Est-il vraiment possible que toutes ces autorités morales, politiques, militaires et économiques soient réellement dans l’incapacité de dire stop aux massacres et surtout d’imposer cet arrêt à l’occupant ? Le Conseil de sécurité, mis devant ses responsabilités, et ces puissances occidentales et régionales ne voient-ils pas ces atrocités commises ? N’entendent-ils pas ces témoignages de Ghazaouis et d’humanitaires qui sont sur place? L’un d’eux, le médecin humanitaire français Raphael Pitti, qui a passé après deux semaines dans la bande de Ghaza, a livré aux médias, après son retour, un bouleversant témoignage qui ne laisse aucun doute quant à la détermination de l’entité sioniste à exterminer la population de cette enclave alors que la Cour internationale de justice lui a ordonné de prévenir les actes de génocide et de prendre des mesures pour améliorer la situation humanitaire.

Ce mardi, un médecin d’une association humanitaire a affirmé que des couveuses pour nouveau-nés et des appareils de radiologie n’ont pas été autorisés à entrer à Ghaza. Le dernier bilan arrêté à la date d’hier fait état de 28.473 personnes tuées, en majorité des femmes, enfants et des adolescents, et de 68.146 blessés depuis le 7 octobre. Que faut-il de plus ? Que les 1,4 million de Palestiniens qui se sont réfugiés à Rafah soient à leur tour tués pour qu’enfin on daigne réagir ? Il est pour tout un chacun impossible de croire qu’il n’est pas dans la mesure du Conseil de sécurité de mettre un terme à cette folie qui s’est emparée de l’entité sioniste depuis plus de quatre mois. Car faut-il le rappeler, cela fait plus de 129 jours que la population dans la bande de Ghaza est soumise à un effroyable traitement.

Même la décision de la Cour internationale de justice, ordonnant à l’entité sioniste de prévenir les actes de génocide et d’agir pour améliorer la situation humanitaire, est restée lettre morte. Raphael Pitti a ainsi indiqué que «rien n’a été pris en compte. Il n’y a aucune amélioration. Pis, la situation se dégrade. Où est l’approvisionnement massif d’aide humanitaire exigé par l’ONU ?», s’est il interrogé. Cette inertie s’assimile à une complicité dans le génocide en cours. Car, manifestement, il y une volonté, selon cet humanitaire, «de supprimer une population, de l’amener dans une situation de précarité extrême, de lui retirer sa dignité, de la concentrer dans une même zone, de supprimer les structures hospitalières, sans leur laisser aucune porte de sortie».

C’est pourquoi, il joindra sa voix à celles qui ont bravé l’omerta pour réclamer un cessez-le-feu immédiat et permanent, car convaincu que c’est la seule solution et que c’est une urgence, alors que l’entité sioniste maintient sa décision de lancer son offensive sur Rafah.

Nadia Kerraz

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